Supplique à mon petit cœur fragile (poème en prose)
Mon p’tit cœur dis-moi, pourquoi bas-tu comme ça,
pour un qui n’en vaut pas la peine ?
Dis moi, pourquoi tu t’emballes et tu trembles
Pour un type qui ne te veut pas du bien
Pour un gars que tu indiffères et qui reste loin
Qu’a-t-il cet homme pour que tu t’accélères
Comme un moteur qui s’emballe
A chaque fois que tu le vois ?
Dès qu’il apparait c’est pareil,
Tu t’affoles, tu t’échauffes
Tu bouillonnes à n’en plus pouvoir
Est-ce ses yeux qui te font ça ?
Pourtant, ne vois tu pas qu’il leur manque l’éclat
Et qu’un voile de dédain les recouvre,…
Qu’ils ne te rencontrent même pas
Est-ce son corps, qui te bouleverse tant?
Tu voudrais qu’il t’entoure, qu’il t’enlace et t’étreigne
Que sa chaleur te chavire.
Mais son manque te tenaille
Et tu te sens nu et vide,
Un oisillon dans la neige,
Dont les cris se perdent dans les tourbillons des orages.
Est-ce sa voix qui te possède ?
Ne devines-tu pourtant pas que les vibrations exhalées
N’ont pas la moindre émotion?
Le timbre est plat et morne,
Et ne parviens à toi que parce que tu as décidé
Que ce murmure anodin était sérénade enflammée.
Dis-moi, que t’a-t-il donc fait, ce zigue ?
Comment t’a-t-il ensorcelé ?
Alors que rien en lui ne te conviens
Qu’il te réprouve, toi et les tiens
Qu’il est frigide à tes émois,
Et te laisse t’altérer pas à pas.
Mon petit cœur de beurre, dis-moi,
Pourquoi tu fonds et tu brûles,
Te consumes et t’épuises
Pour cet homme, ce soudard arrogant,
Aveugle à tes chagrins et à tes tourments,
Et qui, si d’aventure les saisis, s’en rit et les méprise.
Alors, mon petit cœur délicat,
S’il te plait écoute-moi, juste une fois.
Ferme la porte aux importuns
Aux cyniques, aux inconvenants
Qui éblouissent et aveuglent tes prunelles douloureuses et rougies.
A tous ceux qui voguent sur les rivières de larmes
Qu’ils font surgir de toi
Et dans lesquelles tu te noie
Et ouvre la lucarne tapie derrière toi
Celle qui est toute petite
Qu’on ne voit presque pas
Essaye de t’y glisser, de t’y faufiler
Crois-moi, ce n’est pas si difficile,
Même si ça n’en a pas l’air comme ça.
Et tu ne te perdras pas.
J’ai confiance en toi, tu y arriveras
Et tu verras, mon joli cœur tout tendre
Que tu tressailliras
Peut-être pour celui-là, là-bas
Qui te regarde si tendrement
Qui veille sur toi secrètement.
Tu ne le distingue pas , mais il est là, je te le dis
Tu verras comme il est beau lui aussi,
Et comme vous iriez bien,
Ensemble, justes et sereins.
Vous êtes si complémentaires
Si désireux d’aimer,
Avides de caresses,
De rêves à échanger.
Comme une évidence naturelle, spontanée
Il te fera vivre sans t’épuiser,
T’enflammer sans te brûler,
Voler sans t’effondrer.
Car son cœur à lui est vrai,
Ouvert et expansif,
Joyeux et spontané
Et surtout, sans crainte ni appréhension
Il n’attend que toi, pour, heureux et paisible
Et dans une harmonie inouïe,
battre en accord singulier.