Cadeau pourri, Noël où on rit

J’adore la période de Noël.

On se retrouve en famille, on se dit qu’on s’aime, le champagne pétille dans les flûtes, on bouffe comme des gorets, on ose se promener dans les rues affublés d’affreux bonnets de Père Noël (en trouvant ça très chic), les rues sont remplies de lumières clignotantes dignes de bordels taïwanais, ça sent le vin chaud à tous les carrefours… Bref, c’est un peu la quatrième dimension sans bouger de chez soi.

Mais surtout, c’est le moment où (youkaïdikaïda !) on offre et reçoit des cadeaux.

Si ceux en provenance et à destination de la famille et des amis proches sont toujours assez bien ciblés et source de contentement et de sourires émus, il arrive aussi que l’on reçoive à l’occasion, par des personnes pas très inspirées, les présents les plus saugrenus.

Il y a quelques années, j’avais reçu le cadeau pourri par excellence : une composition  florale complexe, dont le vase contenait, dans l’ordre et en partant du bas : un entrelacs de sables colorés de différentes grosseurs de grains verts, jaunes et orange sous une couche de perles en verre transparent, elle-même surmontée d’un conglomérat de racines maronnasses, couronné d’un pompon de cheveux d’ange en plastique jaune au dessus desquels se trouvait la plante verte non identifiée collée à un mini bouquet de fleurettes safran, dans laquelle, enfin, était planté un plumet orange vif agrémenté de poussins en feutrine. Qui plus est, en démontant cette étonnante structure, dans le but avoué de la balancer à la poubelle, il paraissait évident, vu la poussière solide et l’état desséché des plantes et des racines qu’il ne s’agissait pas là d’une première main, mais, on peut le dire, d’un cadeau recyclé après avoir séjourné un temps indéterminé sur une étagère quelconque.

Cet objet avait au moins eu l’avantage de me procurer des heures d’hilarité. D’ailleurs encore aujourd’hui quand je revois la photo que je n’ai propicement pas oubliée de prendre – pour le souvenir – je me bidonne encore.

L’année dernière, rebelote. Un ami relativement proche, qui pourtant, de ce fait, devait bien me connaitre, m’a offert, à ma plus grande stupéfaction, ceci : 

Donc, cet objet est un gabarit-coupe-baguette.

Et je me suis vraiment demandée ce que j’allais faire de ce truc.

D’abord, c’est moche, mais surtout, qui se sert de ce machin ?

Il me semble qu’en 45 ans de consommation quotidienne de baguette, j’ai pu comprendre comment ça se coupait, sans avoir besoin d’un gabarit pour le faire. Autant je peux comprendre qu’un bricoleur doit parfois tailler, je ne sais pas moi, une planche, au millimètre. Mais un morceau de baguette ! 1 centimètre de plus ou de moins, franchement, on s’en tape… Alors autant dire que je ne me suis jamais servie de cet ustensile pour cet usage précis. Par contre, comme bois d’allumage ça fonctionne très bien…

Alors ma question est : quel inventeur a pu avoir cette idée insensée du gabarit-coupe-baguette ?

Et encore plus fort, quel fabricant a pu se dire « oh ! quelle idée géniale, je vais me faire un pognon fou avec ce truc » ??

Et encore encore plus fort, quel consommateur lambda a pu penser : « ouah ! un gabarit-coupe-baguette ! le cadeau idéal ! »…

Ben, moi je sais………………..

(Notez bien, j’en rigole encore aussi, ça compense….)

D’où ma petit supplique aux inventeurs de l’étrange : arrêtez de concevoir des produits complètement inutiles en plus d’être moche, parce que ça sous-entend qu’au bout de la chaine, il y a quelqu’un qui va forcément recevoir un cadeau foireux.

Et en cette période de Noël, franchement, c’est pas sympa…

Comments

[MlleOpaline]

Ca doit intéresser les grands palaces et grands restaurants peut-être ce gabarit coupe-baguette, pour que chaque client ait bien le même morceau de pain que son voisin :p

Cela dit, heureusement que personne n'a eu l'idée de m'offrir un tel cadeau :D