Un cadavre bien bien vivant
En ce moment, je joue au « Cadavre exquis » avec un chou d’ami. Vous savez, ce jeu où l’on écrit une histoire à quatre - en l’occurrence- mains. Il rédige quelques phrases, puis m’envoie sa prose à laquelle je donne une suite de quelques mots, je lui renvoie à mon tour, et ainsi se poursuit l’intrigue.
On ne sait jamais ce que va rédiger l’autre bien sûr, tout dépend de son inspiration, de son imagination, de son humeur du moment.
En ce qui nous concerne, notre héroïne, une virtuose hongroise du tambourin (elle a la particularité d’interpréter les suites pour violoncelle seul mais au tambourin de JJ Bach comme personne [tu m’étonnes…]), est réquisitionnée par le gouvernement belge pour mater une fronde amenée par des lapins de Pâques lors de la gay pride. Nous en sommes à 2 pages d’aventures, d’intrigues et de suspense. Vite la suite !
Et je me suis fait la réflexion (car je réfléchis parfois, oui, oui…) que jouer à cadavre exquis, c’est comme de vivre une histoire d’amour : on est deux pour une seule histoire que l’on édifie ensemble. On ne sait pas, quand on commence, où on va aboutir, on ne sait pas ce que l’autre va y apporter mais on l’accepte sans jugement, on a souvent une jolie surprise quand on découvre comment l’autre fait évoluer le récit, on y participe en s'étonnant parfois soi-même de ce que l'on y apporte, on s'amuse, on construit, on échange…
Peut-être que le conte sera long, riche, plein de rebondissements ou peut-être qu’il va rapidement tourner court. Parfois on en a très vite assez, mais parfois on est pris dans la narration en espérant qu’elle dure une vie.
Et chaque fois l’histoire est unique, originale et restera une création, pérenne ou éphémère, mais toujours touchante et captivante.
Bref, j’aimerais bien que mon prochain amour m’emporte dans ce badinage romanesque, car finalement, Cadavre Exquis, c’est avant tout,… la vie !
Charmante contradiction !