De l’utilité publique de la rubrique horoscope dans les pages du Soir.
Voici un courrier que j'ai envoyé aujourd'hui à la rédaction du journal "Le Soir", suite à la reconfiguration de leurs pages, ou n'apparait plus l'horoscope.
(me demande bien la réponse que je vais recevoir!....)
Monsieur Le Soir,
Quelle ne fut pas ma surprise et mon désappointement lorsque je découvris hier que la rubrique horoscope avait disparu des pages du Soir.
Ce monument du folklore journalistique était pourtant véritablement un pilier dans les pages culture.
Ce n’est d’ailleurs pas par hasard, certainement, que cette rubrique se trouvait dans ce cahier, car assurément elle y avait sa place, à plus haut titre même, que la bande dessinée ou la grille de mots croisés !
En effet, au-delà de la prise de connaissance quotidienne de l’influence des astres sur nos pensées et nos actions, ce qui est naturellement indispensable au bon commencement d’une journée, il est, dans la lecture de ces quelques phrases - à première vue anodines et parfois, il est vrai frôlant la lapalissade la plus béotienne (par exemple : un 24 janvier : « protégez votre gorge ») – une dimension autrement plus savante.
N’avez-vous jamais réalisé que la lecture de phrases telle que « Attendez-vous à des critiques. Pour y répondre, vous disposez de deux armes : le silence et le mépris » ou encore : « votre jugement est faussé. Vous êtes il est vrai sous des influences contradictoires. Prenez du recul. » peut susciter de véritables débats philosophiques, tels que :
- Le silence et le mépris sont-ils opposable aux critiques ?
ou
- Un jugement est-il de facto vicié dès lors que l’on subit des ascendants discordants ?
(vous aurez remarqué l’emploi choisi du terme « ascendant » dans le cadre du débat astrologique).
Dès lors, la portée éducative, culturelle et discursive de la rubrique horoscope prend tout son sens.
Votre devoir d’information et d’incitation à la réflexion ne peut par conséquent se priver d’un tel outil, à la fois accessible et compréhensible, pour motiver votre lectorat à aller plus avant dans la pensée théoricienne et le développement d’idées.
Je vous remercie, Monsieur Le Soir, de prendre en considération ces arguments et j’ose croire que nous aurons à nouveau, rapidement, le plaisir de la lecture de l’horoscope dans vos pages.
Je vous prie d’agréer ma meilleure considération.