Louange complice à Monsieur de Mon Plaisir
Je me souvenais de tout, notre première étreinte
Etrange harmonie, sensation succincte
Ma peau déjà certaine à ces divins prémices
Que tu serais semence d’innommables délices
Juste en se frôlant, souffle court, volupté
de tes doigts dans les miens ou sous mon chemisier
Car, par la rareté de ces précieux instants
Chacune de tes caresses devenait un présent
Mon amant délicieux, je me rappelais surtout
Du doré de tes yeux, la force de ton cou
Et ta voix tout de miel, quand elle me murmurait
En me frôlant l’oreille, des paroles effrontées
Tes doigts qui dansaient sur ma peau affamée
Ta langue indiscrète se cherchant un sentier
Laissant sur mon cul une éternelle empreinte
Dont les frissons impurs me vrillaient jusqu'aux pointes
Et quand le son feutré de ton pas résolu
Arrivait jusqu'à moi, annonçant ta venue
Dans toute la splendeur de ta virilité,
J'éprouvais la moiteur d'une fièvre irraisonnée.
Ce désir fabuleux qui me prenait le ventre
Engendrait une fringale de douceurs impudentes
Suprême gourmandise qu'était devenue ta bite
Rendez-vous libertins au ciel qui abritait
Nos amours clandestines sous le sceau du secret
Gardien de ton odeur, musc testostéroné
Où le temps que tu reviennes, je pouvais me noyer
Au-delà des rencontres, des chemins éloignés
Ma peau restait tatouée de tes lèvres et baisers
Et le poids de ton corps triomphant et altier
Me consumait encore à ta seule pensée.
Et quand sont revenus tes bras enveloppants
Ta poitrine duveteuse, tes effluves enivrants
Tes mains inconvenantes, et ta bouche surtout
qui m'a prise par surprise, sans pudeur ni tabou,
Telle une gourgandine avide et empressée
répondant ardemment à tes obscénités,
Alors que j'explosais comme une figue trop mûre
par ma chair affolée s'ouvrant sous ta morsure
Mon corps t'as reconnu, et d'un souffle apaisé
Il s'est fondu au tien, ultime intimité
me révélant alors ce souvenir parfait
Je me rappelais bien tout, j’avais rien oublié.