Les amants du printemps

Un après midi de printemps.

Des parfums divins de jeunes pousses,

Un vent léger encore frais qui rosit les pommettes,

Des couleurs dans les parterres et des pluies de pétales. 

Ils sont assis sur un banc.

Les premiers rayons leur réchauffent les corps et le cœur.

Elle, blottie contre lui, la tête contre son épaule.

Lui, protecteur, attentif.

Ils se regardent, intensément.

Il s'aiment, c'est évident.

Il a les lèvres qui s'animent,

il lui dit sans doute des mots doux

qui parlent d'avenir et de projets

ou de bonheur, tout simplement.

Elle, plongée dans ses yeux, sourit,

lui répond doucement, cligne un peu des paupières

derrière ses lunettes d'écaille.

Il replace avec douceur une mèche qui s'envole

et s'attarde pour lui caresser la joue.

Il y a en eux du velouté

de la dolce vita

de l'émotion et du rire

de la quiétude et du plaisir.

Il sont seuls au monde dans ce parc, sur ce banc.

Les cris des enfants qui jouent,

les conversations, les va-et-vient

le groupe de percussions, au loin,

rien n'existe pour eux, qu'eux.

Et quand ils se lèvent, dans un parfait accord,

sans se désenlacer

marchant en harmonie,

on devine dans l'intensité de leur étreinte

qu'ils ont la certitude de s'être trouvés,

qu'ils sont l'un pour l'autre

le plus précieux trésor.

Et ces amoureux qui s'éloignent,

radieux et sereins

illuminent leur route de leur passion

Auréolés de leur cheveux blancs

ils laissent à ceux qui les observent, envieux,

l'empreinte de l'amour d'une vie.