Almost ménagère Disco au bistrot

Hier soir, j’étais avec des amis dans un petit resto bar pour écouter chanter la très talentueuse Natacha Wuyts.

Nous écoutions religieusement sa voix chaude et veloutée, enfin autant que religieusement se peut dans ce type d’établissement, avec cet incessant va-et-vient de clients entrant et sortant de l’établissement qui me fis regretter amèrement le temps où on pouvait fumer attablés au bistrot, sans parler de ceux qui complètement désintéressés de la musique, entrecoupent les mélodies d’éclats de voix ou de rires.

Tout à coup, un type déjà bien aviné, appelons-le José, la cinquantaine, s’affala sur la chaise juste en face de moi, avec un sourire un peu couillon. Il se pencha vers moi, et à 2 cm de mon visage, me souffla d’une voix gluante aux relents de Jupiler des compliments sur ma personne (non ! ce n’était pas Demis,… quoi qu’il aurait pu être son frère).

Je le remerciais du compliment, car je suis bien élevée, et retournai à mon écoute.

Soudain, je sens le type qui se re-rapproche par-dessus la table -  dans un réflexe de prudence, je mis fissa de côté mon propre verre pour le préserver d’un accident maladroit  - et qui me demande sans faire plus de salamalecs … si je veux l’épouser !... (décidément, l’approche est directe en ce moment chez mes amis les bonshommes venus du Sud, ça doit être ces températures de printemps…).

J’ai dû avoir un air un rien ahuri en lui signifiait que ma main n’était pas à prendre (oui, je peux être une grosse menteuse pour sauver ma peau, parfois) et que normalement, il convient d’au moins inviter la jeune fille à boire un verre avant de proposer la noce. Ben oui quoi… Tu parles, il se gardait tous ses verres pour lui ce lourdaud.

C’est là qu’un de ses amis, ou peut-être son fils, se pencha vers moi pour me coller une grosse bise collante, genre, pour saluer la nouvelle fiancée (au secours !!).

Quelques moments plus tard, en prenant un morceau de pain, José m’informa qu’il en mangeait des quantités énormes (ah bon, dites-moi, voilà qui est intéressant !...), et que, il en broutait même avec ses spaghettis, « pour mon information, pour plus tard » (WTF ???? pensais-je en manquant de justesse de lui recracher mon Coca à la figure). Donc le gaillard, me voyait déjà son épouse, mais également, si je suivais bien, celle qui viendrait lui apporter sa bouffe sur un plateau avant de retourner en cuisine, en faisant bien attention de ne pas oublier le pain.

J’ai pensé très fort que ce n’étais pas encore aujourd’hui que j’allais me trouver un véritable amoureux (un gars normal,… qui sait cuisiner), et tentais de suivre la fin du concert en ignorant superbement ses autres gesticulations et borborygmes (de moins en moins compréhensibles), avant que, dépité par mon indifférence, il se décide à se barrer, son copain sous le bras…

Donc, la nouveauté du mois, c’est que j’ai une tête de parfaite épouse… pour être stupéfiant, c’est stupéfiant.